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■ Rozsdás szárnyakkal
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2004-10-12 | [Ezt a szöveget a következ. nyelven kell olvasni francais] | Könyvtárba beírt Nicole Pottier
Mon coeur est un palais plein de parfums flottants
Qui s'endorment parfois aux plis de ma mémoire, Et le brusque réveil de leurs bouquets latents - Sachets glissés au coin de la profonde armoire - Soulève le linceul de mes plaisirs défunts Et délie en pleurant leurs tristes bandelettes... Puissance exquise, dieux évocateurs, parfums, Laissez fumer vers moi vos riches cassolettes ! Parfum des fleurs d'avril, senteur des fenaisons, Odeur du premier feu dans les chambres humides, Arômes épandus dans les vieilles maisons Et pâmés au velours des tentures rigides ; Apaisante saveur qui s'échappe du four, Parfum qui s'alanguit aux sombres reliures, Souvenir effacé de notre jeune amour Qui s'éveille et soupire au goût des chevelures ; Fumet du vin qui pousse au blasphème brutal, Douceur du grain d'encens qui fait qu'on s'humilie, Arome jubilant de l'azur matinal, Parfums exaspérés de la terre amollie ; Souffle des mers chargés de varech et de sel, Tiède enveloppement de la grange bondée, Torpeur claustrale éparse aux pages du missel, Acre ferment du sol qui fume après l'ondée ; Odeur des bois à l'aube et des chauds espaliers, Enivrante fraîcheur qui coule des lessives, Baumes vivifiants aux parfums familiers, Vapeur du thé qui chante en montant aux solives ! - J'ai dans mon coeur un parc où s'égarent mes maux, Des vases transparents où le lilas se fane, Un scapulaire où dort le buis des saints rameaux, Des flacons de poison et d'essence profane. Des fruits trop tôt cueillis mûrissent lentement En un coin retiré sur des nattes de paille, Et l'arome subtil de leur avortement Se dégage au travers d'une invisible entaille... - Et mon fixe regard qui veille dans la nuit Sait un caveau secret que la myrrhe parfume, Où mon passé plaintif, pâlissant et réduit, Est un amas de cendre encor chaude qui fume. - Je vais buvant l'haleine et les fluidités Des odorants frissons que le vent éparpille, Et j'ai fait de mon coeur, aux pieds des voluptés, Un vase d'Orient où brûle une pastille...
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