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■ Rozsdás szárnyakkal
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2006-05-08 | [Ezt a szöveget a következ. nyelven kell olvasni francais] | Könyvtárba beírt Denis Beckert
"Si vous m'aimez
dites combien vous m'aimez..." Shakespeare Je t’aime, et cependant jamais tes ennemis Contre ton doux esprit ne se seraient permis La lucide, subtile et lâche violence Que mon amour pour toi exerçait en silence. Je t’aime et, dans mon cœur, je t’ai fait tant de tort Que tu fus un instant devant moi comme un mort, Comme un supplicié que la foule abandonne, A qui sa mère, enfin, ne veut pas qu’on pardonne… J’ai méprisé ta joie, ta peine, ton labeur, Ta tristesse, ta paix, ton courage et ta peur, Et jusqu’au sang charmant dont je vis par tes veines. Mes yeux ne voyaient pas où finirait ma haine ; Mais j’ai fait tout ce mal pour ne pas défaillir Du seul enchantement de ton clair souvenir ; Pour pouvoir vivre encor, sans gémir dans l’extase Que tu sois ce parfum et que tu sois ce vase ; Pour respirer un peu, sans que le jour et l’air M’assaillent de tes yeux plus brisants que la mer ; J’ai fait ce mal pour mieux pouvoir, dans mon refuge, Scruter le fond soumis de mon cœur qui te juge, Car moi qui te voulais enchaîné dans les rangs, Courbé comme un captif sous les yeux du tyran, Je presse dans mes mains, si hautaines, si graves, Tes pieds humbles et doux qui sont tes deux esclaves…
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