Önéletraj Henri de Régnier
Né le 28 décembre 1864 à Honfleur d`une vieille famille de l`aristocratie, Henri de Régnier poursuit des études de droit avant de se consacrer à la littérature. Il collabore à diverses revues sous le pseudonyme de Hughes Vitrix, soulignant ainsi son admiration pour Hugo et Vigny. Son premier recueil, Lendemains (1855), porte l`empreinte de cette influence. Puis il fréquente, avec son ami Francis Vielé-Griffin, le salon de Mallarmé et il est l`un des plus appréciés du maître parmi la jeune génération symboliste. À cette époque, il utilise couramment le vers libre. À partir d`Épisodes (1888), ce symbolisme s`accentue jusqu`à atteindre son apogée dans Les Jeux rustiques et divins (1897). Dans le poème « Le Vase », un des plus beaux, l`inspiration artistique est figurée dans le travail du potier. Mais déjà la recherche de plus en plus affirmée d`effets plastiques oriente Régnier vers le Parnasse : en 1896, il épouse la seconde fille de Heredia (Marie) et se brouille avec Vielé-Griffin alors qu`ils avaient, pendant plusieurs années, proposé alternativement leurs poèmes à L`Écho de Paris. La civilisation antique l`inspire toujours, mais dans une poésie plus traditionnelle et énergique. Il abandonne le vers libre, dont il avait été le premier à faire accepter la richesse, pour revenir aux formes classiques de l`alexandrin et du sonnet. Sa syntaxe et sa langue restent très sévères. La Sandale ailée (1906), Le Miroir des heures (1910) et Vestigia flammae (1921) datent de cette période, au cours de laquelle il écrit aussi un grand nombre de romans. Son élection à l`Académie française, en 1911, consacre un poète éclectique dans les sources qui l`ont inspiré et les modes poétiques qu`il a suivies, mais très proche des classiques par la technique de sa dernière période. Henri de Régnier meurt à Paris le 23 mai 1936.
(Article d`Antoine COMPAGNON in Encyclopaedia Universalis)
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