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■ Rozsdás szárnyakkal
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2015-10-15
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Je dédie ce livre à mes parents, qui n’ont jamais vu la mer et qui n’ont connu que l’aventure du sacrifice, en me souvenant de ne pas leur avoir dit, comme il se doit, combien je les ai aimés.
........................................................ Une fois de plus, je comprends pourquoi j’aime la mer comme on aime une femme. Mais je l'aime aussi comme un lieu d'exil. Pour la mer, il n’y a pas d'âge. Elle n’appartient à aucun siècle. Et elle n’a pas de souvenirs. Parfois, ici, je me sens même un peu ridicule avec ma spécialité de rentier de la mémoire. Tout en regardant les récifs humides et presque noirs, blanchis d’écume de mer lorsque les vagues (la mer est agitée aujourd'hui) frappent le rivage, je fais le calcul de ces jours de vacances. Les dieux, dit Virgile, aiment les nombres impairs. Et, peut-être, il ne plaisantait pas. Parcelles, il y en avait trois. Moires, toujours trois. Muses, il y en a neuf. Mais le plus beau pour les oreilles divines, il semble être sept. Les Merveilles du monde antique se sont arrêtées à sept, malgré la tentative de Plutarque à les mener à seize. Par conséquent, j’aurais dû, peut-être, venir ici pour sept jours, concilier, ainsi, prudence et besoin de mer. Mais, c’était trop peu. À mon avis, une seule semaine à la mer n’est pas assez. Je dois maintenant m’assurer d’une réserve de gratitude pour tout le reste de l’année. Il en est très important pour quelqu'un qui a découvert que presque toutes ses certitudes se sont fissurées. En hiver (je souffre tellement du froid, que j’arrive à détester même la neige fraîche, propre), je vais penser à tous ces matins-là, quand je dois faire un vrai effort pour rester dans la chambre. Il y a quelque chose d’une déchirante beauté dans le spectacle de la mer incendiée de soleil, capable d’intimider les pires lucidités. Peut-être que ma mélancolie ressemble aux flaques troubles formées après la pluie. J’y entre sans me noyer. Il me ronge seulement la tristesse de ne jamais avoir mené les choses à bonne fin. Cependant, chaque fois que je me réveille et je sors sur le petit balcon de la chambre pour voir la mer, encore endormie, je sens une boule dans la gorge à l'idée qu'un jour je n’admirerai plus le lever d'un nouveau jour. Je regarde, pendant de longues minutes, les mouettes, gracieuses et féroces en même temps, guettant leur proie, affamées et se lançant, comme l’éclair, pour de courts vols en piqué. Bien sûr, le monde ne ressemble pas à une plage, en été. Sur une plage, qui pardonner et pourquoi? Pour quel péché, pour quelle infamie? Et pourquoi se repentir? Tous les grands mots, vertu, humilité, ici, deviennent vagues. Personne ne se préoccupe de l'avertissement de l'Ecclésiaste. Futilité? Peut-être. Mais pas ici, où la mort n’est rien. Seul l'amour est tragique. La vie a vraiment un sens seulement pour ce que tu aimes et par la souffrance du fait que tu disposes d'un temps limité, pour ne pas gaspiller cette chance. Le reste, c’est de la vulgarité. Succès? Gloire? La seule gloire, c’est un corps sain. Le seul succès qui mérite d'être convoité, c’est de vivre pleinement même ce que tu ne peux pas obtenir. Sinon, l’unique chance, c’est d'être idiot. *traduit du roumain un extrait du volume Aventuri Solitare - Jurnal la mare - Octavian Paler
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